La guerre est ouverte entre l'ex gardien de l'US Orléans, Thomas Renault, actuel adjoint aux Sports, et le président du club de foot orléanais Philippe Boutron. Selon nos informations, ce dernier a porté plainte pour faux et usage de faux, sur fond de conflit devant les prud'hommes.
Thomas Renault a-t-il fourni faux document, dans le cadre de la requête qu'il a déposé devant le conseil des prud'hommes d'Orléans pour contester son licenciement par l'US Orléans Loiret Football ? Selon nos informations, le président du club de football orléanais Philippe Boutron a déposé, fin novembre, une plainte auprès de la procureure de la République d'Orléans, pour faux, usage de faux. Par la voix de son avocat, l'ancien footballeur, aujourd'hui adjoint aux sports à la mairie d'Orléans, dément cette accusation.
Litige aux prud'hommes entre les deux hommes
Philippe Boutron, sollicité par France Bleu Orléans, ne souhaite faire aucun commentaire. Mais selon nos informations, il a déposé cette plainte après avoir découvert un document parmi les pièces dans le cadre du litige qui l'oppose à Thomas Renault devant les prud'hommes d'Orléans. L'audience sur le fond est prévue courant janvier 2021.
En fin de saison dernière, après la relégation en National, l'ancien gardien de buts et joueur emblématique de l'USO n'a pas été conservé par le club dont il a été joueur pendant trente ans, dont quatorze sous contrat professionnel.
A l'instar d'au moins un autre joueur non conservé, le défenseur Cédric Cambon, Thomas Renault, 36 ans, qui souhaitait jouer une saison de plus, a alors engagé une procédure devant les prud'hommes d'Orléans .
Une promesse de reconversion en CDI ?
Parmi les documents fournis par l'avocat de Thomas Renault pour appuyer sa requête, figure une attestation en date du 14 janvier 2019, une lettre à en-tête avec le logo de l'US Orléans signée par le secrétaire général du club (de l'époque) : selon nos informations, ce courrier stipule que Thomas Renault, alors joueur (en CDD), intégrera l'encadrement technique du club en CDI à partir du 1er juillet 2020 (pour un salaire de 7000 euros bruts par mois).
Philippe Boutron dépose une plainte au pénal
Selon une source proche du président orléanais, "ce document est "un faux" qui n'a qu'un seul but : obtenir gain de cause face au club devant les prud'hommes. Philippe Boutron ne l'a pas signé et ne l'a pas validé". Philippe Boutron a donc porté plainte auprès du parquet d'Orléans, pour faux, usage de faux, par un courrier en recommandé envoyé le 26 novembre* (une plainte nominative contre Thomas Renault et contre l'ex secrétaire général du club). Cette accusation est évidemment grave, d'autant que Thomas Renault est désormais l'adjoint aux Sports du maire LR d'Orléans Serge Grouard (et conseiller métropolitain en charge du haut niveau).
Signe que la guerre est déclarée entre les deux parties : l'ancien secrétaire général du club ainsi que Thomas Renault, ont récemment reçu, à leurs domiciles respectifs, la visite d'huissiers de justice venus leur poser des questions sur ce document et son origine, dans le cadre d'une sommation interpellative.
Ce document existe !" (Me Mottais, avocat de Thomas Renault)
Contacté par France Bleu Orléans, Thomas Renault laisse son avocat s'exprimer. Anthony Mottais, spécialiste du droit du sport, dit "ne pas être au courant d'une plainte au pénal" : "si c'est le cas , on y répondra, car cela relèverait alors de la _dénonciation calomnieuse_. Maître Mottais poursuit : "le document en question existe bien, mon client m'a transmis ce courrier signé en original. Il met clairement en difficulté l'USO dans le cadre de la procédure aux prud'hommes. C'est peut-être le seul moyen de défense qu'ils ont trouvé, mais c'est un coup d'épée dans l'eau pour essayer de s'en sortir".
Une source proche de Thomas Renault assure que "ce document, qui comporte le cachet du club, a bien été rédigé et signé dans les locaux du club, à la demande de Philippe Boutron, il existe et n'a pas été inventé comme ça !". Cette source précise : "ce document a même été annexé au bulletin de salaire distribué au joueur début février 2019".
Audience aux prud'hommes le mois prochain
Il faut savoir que Thomas Renault reproche plusieurs choses à l'USO devant le conseil des prud'hommes d'Orléans, notamment le non-paiement de salaires impayés (pendant la période de chômage partiel en 2020) et de primes de Coupe de France et Coupe de la Ligue. L'ex gardien de buts demande aussi une requalification en CDI, et estime qu'il y a non-respect du code du travail (Thomas Renault, en tant qu'élu du personnel, était un salarié protégé et le club aurait dû consulter l'inspection du travail avant de mettre fin à son contrat).