Entente orleanaise eo45

Difficile de savoir si l'Entente suscite un réel enthousiasme chez les
Orléanais. Certains éléments font penser le contraire, comme les tribunes
clairsemées lors de la réception de Malaga mercredi 11 novembre au Zénith. Une
source proche du dossier avance le chiffre de 1300 entrées payantes (hors
abonnés et partenaires) ce soir-là... Ce qui est peu au regard de l'événement.
Christophe Dupont, président de l'Entente, ne donne pas de chiffres précis sur
la part des entrées payantes et assure que l'affluence est supérieure de «127%
par rapport à l’an dernier sur la même période, où nous avions eu 13 832
spectateurs (en trois matchs au Palais des Sports et un Zénith)». Depuis le
début de la saison, 31 467 spectateurs ont assisté aux sept premiers matchs à
domicile de l’Entente, cinq au Zénith et deux au Palais des sports. Sachant que
l'équipe orléanaise a joué plus de rencontres avec sa participation à
l'Euroligue, notamment au Zénith, d'une capacité de 5 013 places contre 3 200
places pour le Palais des sports.

Le président de club de basket orléanais est donc satisfait
de l’attrait actuel de l’Entente : «En l’espace de huit semaines, nous avons
fait plus de 61% de l’affluence totale de la saison précédente, où nous avions
rassemblé plus 51 000 spectateurs au total pour 15 matchs à domicile.»

La
question de l’engouement du public orléanais autour de l’Entente se pose
pourtant au regard de la facilité à obtenir des places à la dernière minute. Le
président, lui, reste convaincu de l'aura de l’équipe auprès des Orléanais. Avec
plusieurs données à l'appui dont un taux d’affluence de 98%, en 2008/2009, l’une
des meilleures audiences de ProA. «Pour l’instant, toutes compétitions
confondues, nous sommes à plus de 90% de remplissage !» Les chiffres restent
donc bons sur le papier, pour l’Entente qui joue deux fois par semaine, avec une
conjoncture difficile, un budget loisirs serré des familles et des rencontres en
milieu de semaine. «Sur nos quatre matchs européens, tous au Zénith, nous avons
enregistré 18 481 spectateurs, soit un taux de remplissage de 93%.»

Reste cette
question épineuse : L’Entente distribue-t-elle trop de places gratuites ?

Une source interne l'affirme : «Les invitations sont données
à outrance, globalement seule la moitié des gens payent.» Christophe Dupont
s'agace : «Il y a une polémique sur ces places offertes car nous avons des
actions d’invitations à destination de partenaires ou de collectivités qui ont
parrainé des matchs. Mais ces actions sont inscrites dans les conventions !»
Martine Grivot, adjointe aux sports à Orléans, le confirme : «Il arrive que
l’Entente donne des places s’il reste des sièges vides, mais ceci entre dans le
cadre du parrainage. Il y a un vrai engouement autour de l’Entente, je le vois
tous les jours lors de mes rencontres avec les Orléanais.» Quant à l’action
menée récemment, offrant une place pour deux achetées, le président parle de
marketing : «En fonction d’une situation particulière par rapport aux
contraintes de calendrier et de l'horaire des matchs, nous pouvons adapter nos
offres.»

Pourtant, dans les couloirs du Zénith, certains regrettent un déficit
de communication : «Il aurait fallu anticiper et aller chercher des spectateurs
dans toute la région Centre ! Ce que l'Entente est en train de vivre, c'est
comme recevoir au football des clubs comme le Real de Madrid, le Milan AC ou
Chelsea. A ce titre, c'est vrai que tout a été très vite, l'Entente vient de
nulle part.» Avec plus de 2 000 connexions par jour sur son site Internet,
contre 1 200 l’an dernier, et 120 commerçants qui reprennent les annonces du
club, l’Entente s'estime populaire, malgré sa mauvaise passe en championnat,
avec quatre défaites consécutives.

«Après, ça reste du basket, et la réalité
c'est que ça attire moins les foules que le foot par exemple», résume un cadre
orléanais.

Sur le plan sportif, le manque de réussite s'explique, selon
une autre source proche du club, par plusieurs couacs : «Nichols, MVP la saison
dernière, ne fait pas le boulot. Qu'on arrête de dire que c'est parce qu'il a un
enfant en bas âge, c'est un professionnel ! Il y a aussi un souci de meneur.
Malgré toute l'expérience de Laurent Sciarra, il ne peut pas jouer plus de 15
minutes et après on se retrouve avec Aldo Curti, un peu en dedans depuis le
début de la saison.» Autre point noir : «l'erreur de casting », reconnue par
l'entraîneur Philippe Hervé, à propos du Slovène Marko Milic remercié avant la
défaite contre Le Havre (64-73) samedi 21 novembre. La même source bien informée
affirme que ce départ n'est pas négligeable dans le budget de l'Entente : «Milic
était payé 12 000€, son départ c'est un coup à trois ou quatre mois de salaires.

La Tribune d'Orléans